Le principe : Vu au travers d'un smartphone ou d'une tablette, un élément réel s'enrichit d'un élément virtuel.
Tout support, objet ou papier, peut ainsi devenir un élément déclencheur pour faire apparaître du contenu. Ce contenu peut être sous forme d'une image ou d'une vidéo, qui s'ajoute aux éléments réels vus à travers le smartphone ou la tablette.
Des éléments physiques de la classe ou des documents imprimés prennent alors une nouvelle dimension.
Des supports pédagogiques en réalité augmentée
Les documents distribués aux élèves peuvent déclencher l'apparition d'un élément virtuel qui se rajoute au document papier :
- apparition d'une image : un schéma, un visuel en couleur depuis une photocopie en noir et blanc , un mémo, des indices avec un niveau d'aide croissant pour un exercice...
- apparition d'une vidéo : un tutoriel de rappel d'une méthodologie, un spot visionné en classe...
Différencier les apprentissages, avec la réalité augmentée
Le même support distribué à tous peut être utilisé différemment grâce à la réalité augmentée :
- Certains élèves ne l'utiliseront que pour visionner les compléments multimédias.
- D'autres pourront scanner des aides de niveaux variés. Le but est qu'aucun élève ne reste en échec sur l'exercice, qu'il puisse gérer son niveau d' « assistance » sans se manifester publiquement en classe, puisse se donner le challenge de réussir sans aide, ou avec une aide minimale, ou juste y arriver, même si cela doit nécessiter l'utilisation de tous les « coups de pouce ».
- En fonction des élèves à besoins particuliers, on peut aussi, par exemple pour des élèves dyslexiques, déclencher une version audio d'un texte à lire, reformuler une consigne à l'oral...
les possibilités sont très riches.
Quand les élèves sont aux commandes
Manipuler la réalité augmentée
La réalité augmentée ayant des applications commerciales aujourd'hui, il peut être intéressant de faire passer les élèves de spectateurs à concepteurs.
Leur donner à manipuler des applications simples leur permet de s'approprier le potentiel de la technologie et d'en envisager des applications commerciales, en intégrant la plus-value des supports produits, mais aussi les contraintes qu'ils impliquent, notamment d'un point de vue technique.
Exemples de réalisations en 2ème année de BTS hôtellerie-restauration
- Un affichage dans la rue pour McDonald's renvoie vers une interface de commande en ligne.
- Un dé à six faces déclenche différentes surprises pour le client au moment du paiement de l'addition dans un bar : « bon de réduction », « vous êtes le DJ du bar pendant 5 minutes »...
- Une carte de restaurant devient polyglotte.
- Un plan de ville unique remis à la réception d'un hôtel, permet, selon l'icône scannée, de mettre en surbrillance des centres d'intérêt pour une clientèle qui voyage avec de jeunes enfants, des promenades accessibles aux personnes à mobilité réduite, un parcours « découverte du patrimoine », ou encore différents points d'intérêt.
- Un plan de resort hôtelier installé sur site permet de visualiser les activités proposées grâce à des vidéos, et d'informer sur les offres promotionnelles du jour
- Un jeu de piste pour les enfants est organisé dans les établissements (les différents éléments déclencheurs énoncent les énigmes et permettent de faire avancer le jeu).
Être autonome dans son travail
Les élèves décident de la façon dont ils réalisent le travail donné. Ils peuvent choisir les aides en fonction de leurs besoins, sont libres de les utiliser ou non et font la démarche de les consulter s'ils en ressentent le besoin.
Ils sont aussi créateurs d'éléments en réalité augmentée : ils peuvent enrichir leurs présentations ou documents partagés. Ils peuvent également réaliser des petits tutos méthodologiques ajoutés à des documents de synthèse...
Faire de la classe un espace qui stimule la mémorisation
Des éléments visuels accrochés aux murs de la classe permettent de réactiver des connaissances, sans donner les réponses. Chacun peut ainsi chercher et vérifier en scannant le support qui révèle la réponse.
Je l'utilise pour les apprentissages « récalcitrants ». Ces notions qui ont du mal à être mémorisées et/ou souffrent d'approximations, sont des cibles de choix pour être accrochées au mur et réactivées régulièrement.
Ce sont les élèves qui réalisent ces « mémos »
Quid des aspects techniques ?
J'utilise l'application Aurasma avec mes élèves. Elle est gratuite et compatible avec les appareils fonctionnant sous iOS ou Android.
Elle n'est pas sensible aux couleurs et donc un support photocopié en noir et blanc fonctionne très bien. Elle permet l'apparition d'une image ou d'une vidéo, chaque support rajouté pouvant être paramétré pour, par exemple, disparaître ensuite ou renvoyer vers un site web si on clique dessus.
Un compte commun est utilisé par toute la classe pour créer les associations entre éléments réels et virtuels. Chacun peut ainsi s'abonner aux créations de la classe et les visionner sur un portable ou une tablette.
Le fonctionnement de l'application suppose toutefois que les élèves aient un accès à Internet depuis leur appareil.